Beñat Achiary
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Quand le chanteur et improvisateur vocal basque invite les poètes à son récital… Une heure de bonheur et d’incandescence, de virtuosité et d’énergie.
A écouter : Avril (Daqui Harmonia Mundi) avec R. Lopez, Ph. de Ezcurra (2007) ; Larrosa Salbaiak (la rose sauvage), chez Agorila, en trio avec Julen Achiary et Michel Queille (2009).
« Une enfance de collines et de ruisseaux… Belchu où je monte avec mon oncle voir les brebis, avec, au cœur, la musique intérieure de la marche, celle qui unit les battements du cœur à la beauté du monde (Alacondo et ses brouillards magiques du matin). Mon père qui travaille durement chante et joue du piano …de la lumière verte du poste qu’il a acheté s’échappent les musiques du monde (tangos, gospels). Les grains du chant sont semés tôt dans le cœur, indissolublement liés au chant de la terre et au courage de vivre.
En partenariat avec le Conservatoire à Rayonnement Départemental, Beñat Achiary propose une master classe, animée par Guillaume Roy, au bénéfice des étudiants en cycle supérieur, aux professionnels et amateurs confirmés.
Séance ouverte aux auditeurs libres.
Participation gratuite, sur réservation au 01 60 91 07 19.
Fonderie de Mousserolles : j’y travaille comme manoeuvre, une usine à la Zola avec une incroyable histoire de la dignité ouvrière… Nous chantons avec Salvat dans le boucan, la chaleur, parfois à la saison, dans la merde de l’usine apparaissent les cerises, paniers d’osiers, torchon blanc immaculé. Nous les mettons aux oreilles pour passer dans l’atelier des meuleurs où seul le cri peut dépasser le bruit infernal des machines. Année d’intenses luttes, de fraternité, discussion sur tous les sujets, le courage alimente une conscience en perpétuelle remise en cause, rires et souffrances.
Depuis l’ancien ouvrier pénétrant chez les couleurs, un casier de vin dans chaque main, jusqu’aux palabres « au talus » sur le remblai du chemin de fer ; tous les écarts de la conscience ouvrière.
Le chant dans ces luttes avait déjà commencé lorsque José Aguirre (chanteur, compositeur, guitariste) et moi-même jouions pour les grèves des travailleuses familiales à la ZUP avant de monter le groupe URRIA (octobre en basque ) avec des amis de la région …jusqu’aux rencontres avec Bernard Lubat, Uzeste, tous les jazzeurs qui allaient nous ouvrir des espaces nouveaux.
Dans ce chant se constituant dans le tout–monde comment ne pas évoquer Jean Pitrau, ce militant paysan souletin, aujourd’hui décédé, acteur de l’unité ouvrier-paysan autour des grèves de Péchiney, ardent défenseur des petits paysans, lisant des livres de philosophie, endormant sa fille au son des chants des îles Salomon.
Ainsi le chant nous accompagne tous les jours jusqu’au dernier souffle…Nous avons besoin de sa beauté, de sa spiritualité pour nous construire. Nourri à ces sources, le chant peut traverser verticalement la conscience de classe comme un arbre. Puisse-t-il rayonner de la présence de la féminitude et des femmes qui ont tant marqué son histoire (Billie Holiday, La Callas, Colette Magny…) et nous unir au monde et à sa survie pour les générations futures. Chant, force de vie et d’émancipation. »
Samedi 10 octobre, 20h
Salle du Conseil, Hôtel de Ville.
Entrée libre.
Dimanche 11 octobre, 10h-17h
Master classe - CRD, 9/11 cours Monseigneur Roméro.
Sur réservation au 01 60 91 07 19


